Lorsqu’éclate la Première Guerre mondiale, la France, loin derrière les Allemands au niveau démographique, ambitionne, cette fois, détacher ses troupes locales de leur patrie pour combattre sur son propre sol.
Les soldats musulmans des colonies françaises tels que les Soudanais, les Sénégalais et les Marocains ont donc été inclus de force dans les armées des États de l'Entente et ont combattu les Turcs à Çanakkale, l'un des fronts les plus importants de la Grande Guerre. Certains de ces soldats musulmans, qui ne savaient ni pourquoi ni contre qui ils combattaient, ont changé de camp lorsqu'ils ont entendu l'appel à la prière à Kumkale.
Au total, 78 000 soldats africains et près de 30 000 Tirailleurs sénégalais d'Afrique Occidentale Française ont perdu la vie sur divers fronts. Les soldats qui ont réussi à rentrer dans leur pays à la fin de la guerre, en revanche, n'ont pas pu obtenir les droits qui leur étaient promis, même si leurs efforts pour prendre en charge leur propre destin ont fini par ouvrir les portes de la liberté. En effet, après le retour des Tirailleurs, les réactions contre le colonialisme se sont encore accrues, provoquant ainsi des changements notables dans le devenir des colonies.